RAPPORT visuel
| Rencontre à l’écloserie de l’Agrocampus de Beg-Meil, à 9 h. a.m., avec Morgane Nedelec et avec une jeune stagiaire, Bleuen. Elles nous montrent quelques activités de recherche appliquée et de formation liées à l’aquaculture, menées par ce centre dépendant du Ministère de l’Agriculture. De grands bacs avec des holothuries (ou concombres de mer), des ormeaux, des rosettes … Tout un monde à découvrir. |
Nous apprenons tout d’abord que la reconquête de la qualité de l’eau et de la protection des milieux aquatiques du littoral est maintenant une préoccupation européenne : c’est une directive cadre sur l’eau (DCE de décembre 2000) qui fixe aux Etats membres, dont la France, plusieurs objectifs, l’atteinte du bon état écologique des milieux aquatiques en 2015 en fait partie.
Nous voyons sur la carte du Finistère notre lieu de pêche. Car nous allons participer à une journée d’information sur une pêche très particulière, la pêche du plancton, réalisée suivant un protocole de l’IFREMER. Dans le but d’anticiper, de se préparer pour être en mesure de répondre aux questions concernant la qualité de l’état de l’eau en 2015, chaque cours d’eau aura une note : l’indice diatomique, en fonction de la présence des diatomées.
La rivière de l’Odet a été choisie a/ pour des raisons de proximité du centre de Beg-Meil, ce qui permet de faire des prélèvements dans la durée, car il conviendrait de faire le prélèvement de l’eau tous les quinze jours (actuellement il sont faits une fois par mois); b/ pour des raisons socioéconomiques, car il y a des producteurs d’ huîtres plates et des randonneurs sur les bords de l‘Odet, ce qui permet d’avoir un impact local; c/ pour des raisons biologiques, car la marée remonte jusqu'à Quimper, ce qui permet d’observer une importante variété de plancton marin ainsi que la variété moins importante du plancton d’eau douce.
Il est intéressant d’observer le rapport entre travail au laboratoire et sur le terrain, ce qui évite de s’éloigner des problématiques économique et sociale liées à l’eau et aux cours d’eau.
Nous apprenons aussi que la richesse du plancton des estuaires est due à la conjonction de deux éléments, à l’apport en minéraux provenant des terres et de la pluie et à la lumière. Cette conjonction permet le développement du phytoplancton. Premier élément de la chaîne alimentaire, celui –ci est la nourriture des poissons et crustacés juvéniles, attirant poissons et crustacés à venir se reproduire dans les estuaires.
Le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) doit s’occuper des différentes actions de gestion qualitative et quantitative en lien avec les différents usages. Il faudrait que les prélèvements du plancton entrent dans le cadre de chaque SAGE. Chaque SAGE s’occupe d’un bassin versant et des activités qui y sont liées : touristiques, industrielles, agricoles, piscicoles, etc. Le SAGE de l’Odet a été approuvé en février 2007. Si j’ai bien compris, le prix de cette analyse étant élevé, chaque SAGE ne pourrait le faire qu’une fois / an.
Le type d’analyse qui nous occupe peut se faire dans la durée et offre à la fin de l’année un bilan d’état de nos cours d’eau très complet. L’analyse sera, me semble-t-il, à la charge des collectivités qui devront payer la facture.
Activités de la journée Nous allons parcourir la rivière choisie : l’Odet, à partir d’une de ces trois sources, le Steir (les autres affluents de l’Odet sont « le petit » Odet et le Jet). Le choix correspond à des critères de proximité et d’usage, car sur l’Odet il y a des producteurs d’huîtres plates et la possibilité d’entrer en contact aussi avec des randonneurs de façon à faire de la sensibilisation de la population, ces contacts permettent d’être connu et d’avoir des attaches, de faire la vulgarisation au niveau de la population.
Lieux de "pêche" : On pêche dans 5 points, de la liste établie par SILVALODET (Syndicat Intercomunal de la Vallée de l’Odet, qui regroupe 26 communes) qui se trouvent à : - Sainte-Marine (10.30 h. en marée haute ) - Gouesnac’h (point 18), à côté de Perenou, face à Combrit o On ne fait pas le prélèvement pour l’analyse des minéraux étant très proche du point de Saint - Marine - Plomelin (point 16, 11h.20, chez un particulier) - le Steir (point 60, près du panneau du lieu dit Treunot) - Quimper (à midi, face au Tribunal, coup de théâtre, rencontre avec Pierre Mollo)
Les outils : Nous commençons notre activité d’initiation à cette pêche d’eau par la découverte des outils :
- une fiche par point de prélèvement qui retrace les données météo, comme la direction du vent (qu’on apprécie grâce au nez du bateau, avec vent du nord on trouve des algues vertes, avec le vent du sud, l’eau est très sale, avec beaucoup de sédiments); la température atmosphérique et celle de l’eau ; le temps qu’il fait (la pluie apporte des sels minéraux et la lumière aide à la phyto-synthèse) ; l’heure et l’endroit du prélèvement et les autres données.
- Un salinomètre, instrument de mesure de la température de l’eau et du degré de salinité - Un filet de plancton, muni d’une bouteille
- Deux bouteilles d’un litre, munies d’étiquettes (l’une destinée à conserver l’eau du filet de plancton, l’autre pour prendre et conserver l’eau destinée à analyser les minéraux) par point de prélèvement.
En ce qui concerne les minéraux- les sels minéraux qui sont contrôlés (c’est mieux en marée basse) sont les o phosphates o nitrates o silicates (les silicates sont nécessaires pour le phytoplancton > les diatomées ne poussent pas sans silicates > qui à leur tour sont à la base du développement des huîtres ) - Une petite bouteille pour … ?
La procédure sur le terrain :
o Avant de prélever l’eau, il faut nettoyer les bouteilles dans la rivière.
o Le filet de plancton, il faut bien le lancer pour qu’il entre bien dans l’eau et le faire bouger en avant et en arrière pour prendre le plus possible de plancton, en le faisant faire des aller-retours, tout en évitant qu’il attrape des bulles d’air, des feuilles et d’autres éléments en suspension dans l’eau.
o Une fois le filet sorti, on verse l’eau dans la bouteille ayant l’étiquette correspondante `(zoo+nº du site)
o Avec l’autre bouteille, on prélève de l’eau destinée à l’analyse des minéraux o Avec le salinomètre, la température et le degré de salinité qu’il faut noter sur la fiche correspondante. Après un repas pique-nique, nous avons pu participer à
l’étape 2 : l’analyse qualitative de la vie microscopique, pour cela : o filtrage de l’eau o avec une pipette, dépose d’une goutte d’eau sur une lamelle o analyse qualitative au microscope des espèces qui bougent (le zooplancton) ou qui sont plus passives (le phyloplancton). Nous pouvons admirer la vie animale dans une goutte d’eau, la danse du zooplancton qui semble en pleine forme. La largeur de l’écran de téle correspond à 1 millimètre.
Quel grouillement de vie ! des larves de copepodes et de gasteropodes(qui ressemblent à des bigorneaux) qui semblent avoir le ventre bien plein ; de vers de sable, de crabe vert, des dicotomées bleu brillant … et tout ce monde bouge entre des points qui sont des bactéries, des carapaces de mues … et la présence aussi du phytoplancton. Nous pouvons comparer aussi la différence décroissante de vie microscopique dans les différents points de prélèvement. Mais, je n’en dis pas davantage pour vous laisser le découvrir ….
La 3ème étape, quantitative, reste en attente d’analyse ultérieure : o Laisser sédimenter o Fixer pour analyser, par comptage du phyto et zooplancton Car, la poursuite de l’étude sera réalisée à l’UBO, à Brest, pour traitement statistique des données et leur interprétation.
Les animations : Un camion de la Chambre d’Agriculture de Quimper, avec deux écrans plasma énormes permet de passer des DVD sur la qualité de l’eau et du plancton. Il est équipé aussi d’ expositions, de matériaux pédagogiques, de jeux , de quiz pour les enfants… Il porte le nom « La ferme qui roule » choisi lors d’un vote à l’occasion de la fête de l’Agriculture 2007 à Quimper. La ferme de Kerlavic appartenant à la Chambre d’Agriculture, située au nord de Quimper, en direction de Landrevarzec, est aussi un lieu d’animations et de formation, où se déroulent des journées pour des agriculteurs (que se soit d’agriculture intensive ou bio), des aquaculteurs…
Conclusions de la journée
- Tout d’abord, du point de vue météo, notre journée s’annonçait très maussade et finalement, il n’a pas plu, le ciel s’est dégagé peu à peu et même, il a fini par faire beau !
- Nous pensions devoir beaucoup marcher et bien, non ! l’accès aux coins de pêche était facile et proche de l’endroit où on garait la voiture.
- Nous avons passé une agréable journée scientifique et technique, non exempte de valeurs humanistes de conservation et développent durable du littoral. Rencontre surprise :