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samedi 9 juillet 2022

Les débuts du groupe "Eau du bélon" de RBBBM

Eau du Belon

Naissance d'un groupe d'observation du plancton

 

Cette histoire est celle d'une rencontre, entre des entrepreneurs de Chrysalide (Coopérative d'activité et d'emploi), Pierre Mollo et de l'association Rivière est Bocage du Bélon.

C'est de là qu'est né le groupe d'observation du Plancton du Belon.

Un groupe de sept personnes se constitue. Venant d'univers différents, mais attaché au Bélon et à l'environnement ils se retrouvent autour du plaisir de la découverte d'un monde microscopique qui leur est alors presque inconnu.

Petit à petit, l'apprentissage se fait avec l'aide de Morgane de l'Agro-campus de Beg meil et grâce à la motivation de chacun.

Et puis vient l'envie de faire découvrir à d'autre le monde extraordinaire du Plancton...

Témoignage de Marcel et Yvonne :

Quand « Rivière et Bocage du Bélon » nous a parlé d’un « groupe Plancton », ce mot « plancton » rappelait seulement de vagues souvenirs d’école où l’on abordait rapidement la vie des poissons et leur nourriture. L’idée d’étudier ou même observer le plancton du Bélon était nouvelle pour nous et on ne voyait pas bien son intérêt. On connaissait bien sûr, en lisant les articles des journaux le travail sérieux des stations biologiques de Concarneau et d’ailleurs et le sigle IFREMER ne nous était pas inconnu. Nous sommes allés voir notre voisin, spécialiste en ce domaine, qui nous a dit : « De toutes façons, il vaut mieux pour vous vous occuper du plancton du Bélon que de jouer à la pétanque !!! »Il parlait sincèrement. Il nous a donné un filet à plancton ainsi que du petit matériel et nous avons démarré.

Rapidement, nous avons progressé dans nos observations et nous avons regardé tout cela d’un autre œil.Nous avons consulté des revues, des liens spécialisés et petit à petit nous avons pris conscience de l’importance de ces éléments microscopiques dans la qualité de l’eau du Bélon, et (sans nous prendre pour des scientifiques) vu l’intérêt de faire partager ces idées à tous.On nous parle tellement de la « couche d’ozone » : il faut que chacun se rende compte que le plancton est l’avenir de la planète en tant que réserve de nourriture et aussi comme régulateur de la qualité de l’eau .C’est d’ailleurs aux publications de Pierre Mollo que nous devons cette prise de conscience.

En tout cas, depuis notre implication dans ce groupe, nous regardons notre Bélon d’un autre œil et tous ceux qui apprécient ses huitres et les promenades magnifiques qu’offrent ses rives le feront aussi bientôt nous l’espérons.

Source :  http://www.plancton-du-monde.org/du-plancton-et-des-hommes/portraits-temoignages/riviere-et-bocage-du-belon

samedi 7 décembre 2019

Le plancton observé de très près

FOCUS SUR LE  PLANCTON

Les 10 ans du "groupe plancton" de RBBBM

Cinéma Kerfany, Moélan sur mer 
Le 30 novembre 2019

en présence de Pierre Mollo 

Toute l'équipe  actuelle et quelques anciens membres ont participé à cette rencontre en compagnie de Pierre Mollo, promoteur de cette activité au sein de Rivières et bocage.
Pierre Mollo a présenté les documentaires et a annoncé un "plus", une projection surprise pour la fin (la présentation d'un extrait de la Symphonie de la mer, composée par Antonio Santana).

Colette a  dit quelques mots sur l'origine du groupe plancton, né grâce à Pierre Mollo au sein de l'association Rivières et Bocage, et  à Marie-Claude Colliou -présente dans la salle- présidente de RBB à l'époque
  Françoise a remercié le cinéma Kerfany pour ouvrir ces portes avec un très bon accueil ainsi qu'à la presse. Ensuite, elle a nommé la vingtaine de membres qui se sont succédés au fil de ces 10 années et les organismes qui ont permis au groupe de se former : l'Agrocampus de Beg Meil, puis l'Observatoire du plancton de Port-Louis.  Le groupe est en contact avec d'autres associations, comme  "Cap sur la nature", qui  a prêté l'exposition que le public pouvait voir à la sortie et qui sera à la Médiathèque de Moélan prochainement.  
Luisa a invité les assistants à rester après la projection pour s'entretenir avec Pierre Mollo.

Après le débat, Françoise a invité le public à partager un verre de l'amitié, accompagné des  tartines de spiruline sucrées et salées. Un contretemps a empêché le récoltant et traiteur Begood alg d'être présent pour la dégustation des algues.

Françoise avec Michel Grossard, président de l'association qui gère Le Kerfany
Le débat a été riche en interventions et Pierre Mollo toujours si pédagogique et encourageant.

Colette a répondu aussi à des questions du public et a animé les présents à rejoindre RBBBM et à creer d'autres groupes d'observation du plancton sur d'autres cours d'eau la Laita, l'Aven ou bien sur Merrien


Rappel
Le plancton est essentiel pour la vie, car le phytoplancton va nourrir le zooplancton permanent, qui sert d’aliment au zooplancton temporaire qui sera avalé par les juvéniles de poissons, eux-mêmes poissons fourrage pour les espèces supérieures, qui seront à leur tour mangées par les gros prédateurs.

lundi 16 janvier 2012

Visite de Pierre MOLLO

Le jeudi 12 janvier 2012

Depuis quelques temps, le groupe Plancton du Bélon s’interrogeait sur ses objectifs, ayant la fâcheuse impression de « s’agiter en vase clos », comme des copépodes sous le microscope…
Répondant à notre appel, Pierre MOLLO est venu à notre rencontre à la fois pour nous écouter mais aussi pour nous faire part, avec son enthousiasme légendaire, de plusieurs actions qu’il a menées sur le terrain pour faire connaître, à des publics les plus divers, l’enjeu que représente le plancton pour les professionnels de la mer et plus largement pour l’avenir de la planète. Nous assurant de son soutien, il nous a proposé de favoriser une relation plus étroite avec d’autres observateurs du plancton.
Ces propos ont nourri notre réflexion. Nous envisageons de mettre en œuvre de nouveaux projets : communiquer les résultats de nos prélèvements sur le blog eaudubelon et mener des actions de sensibilisation en direction des écoles mais aussi de nos concitoyens.
Un grand merci, Pierre, pour cette visite amicale et stimulante !

jeudi 12 janvier 2012

Quel avenir pour le groupe plancton ?

Pourquoi on est arrivés là ? Quelle serait la suite de ce groupe ?
Aujourd'hui, 12 janvier, une réunion importante doit avoir lieu afin de voir plus clair dans une goutte d'eau et dans l'avenir du groupe.
D'où venons nous ?
La préoccupation sur la santé de la terre terrestre et maritime, sur la qualité de l'eau nous réunit. Mais, concrètement, pourquoi nous investir sur un sujet scientifique~technique qui demande des connaissances que nous n'en avons pas ?
- Le 7/10/2008 Agnès et Luisa, sont tombées dans une goutte d'eau salée, baptisées par Pierre Mollo et Morgane Nedelec, sur les bord de l'Odet.
- Après, Agnès contacte l'association "Rivière et bocage du Bélon" (devenue RBBBM) et rassemble un groupe de membres pour assister à une deuxième journée de formation à l'Ecloserie de Begmeil
- Le 29/07/2009, le "groupe plancton du Bélon" va prélever l'eau de l'estuaire du Bélon à l'aide d'une simple bouteille; va prendre la température, noter le coefficient de la marée, les données météo ... et va ensuite à observer des gouttes au microscope (un tout petit microscope), pour en faire des rapports.
- Depuis, deux outils sont venus faciliter la tâche :
- tout d'abord, la fabrication d'un filet à plancton,
- ensuite, l'achat d'un microscope couplé à un ordinateur
- Petit à petit, le groupe commence à distinguer les petits êtres vivant dans l'eau de l'estuaire, le plancton. - "Celui-ci, on le connait...". "Ah, ça on ne l'a jamais vu". C'est ainsi qu'une routine s'est installée, qu'une ou deux fois par mois, deux ou trois membres du groupe vont se déplacer pour faire les prélèvements et regarder de tout près trois ou quatre goutes, lors d'une demi-journée, faisant après le rapport correspondant.

Et maintenant? le groupe se sent dans une impasse, faut-il continuer ? Si oui, comment évoluer?

dimanche 27 juin 2010

Un an déjà !

Cela fait un an que le groupe « Plancton du Bélon » a fait ses premiers pas, comme le montre ce lien interne de nos débuts. Maintenant, nous avons beaucoup appris, nous avons amélioré nos moyens techniques et notre méthodologie et nous sommes prêts à mieux faire les observations et à mieux communiquer. Notre blog est désormais en ligne et en réseau (voir ce lien vers Plancton du monde).

Nous nous demandons qu'elle doit être la suite ... Nous pouvons afficher les mots de Pierre Mollo et Maëlle Thomas-Bourgneuf (L’enjeu plancton. L’écologie de l’invisible, Ed. Charles Léopold Mayer, 2009) : « Il est important de créer dans un lieu donné un centre de ressources de proximité animé par la population concernée. Ce site, où sont définis les orientations et le calendrier des actions, doit être un lieu de concertation entre les différents acteurs où chacun apporte sa compétence, son savoir-faire, pour mutualiser au mieux une idée partagée par tous. Il faudrait partir d’une démarche théorique pour créer un espace où se cristallisent les idées des uns et des autres. Maîtriser le cycle du plancton végétal et animal revient à accompagner de façon durable la réflexion pour des productions nouvelles » (p. 209).

mardi 2 février 2010

samedi 30 janvier 2010

Le 7/10/08 Journée découverte à l'Ecloserie de Beg-meil

RAPPORT visuel
Rencontre à l’écloserie de l’Agrocampus de Beg-Meil, à 9 h. a.m., avec Morgane Nedelec et avec une jeune stagiaire, Bleuen. Elles nous montrent quelques activités de recherche appliquée et de formation liées à l’aquaculture, menées par ce centre dépendant du Ministère de l’Agriculture. De grands bacs avec des holothuries (ou concombres de mer), des ormeaux, des rosettes … Tout un monde à découvrir.

Nous apprenons tout d’abord que la reconquête de la qualité de l’eau et de la protection des milieux aquatiques du littoral est maintenant une préoccupation européenne : c’est une directive cadre sur l’eau (DCE de décembre 2000) qui fixe aux Etats membres, dont la France, plusieurs objectifs, l’atteinte du bon état écologique des milieux aquatiques en 2015 en fait partie.

Nous voyons sur la carte du Finistère notre lieu de pêche. Car nous allons participer à une journée d’information sur une pêche très particulière, la pêche du plancton, réalisée suivant un protocole de l’IFREMER. Dans le but d’anticiper, de se préparer pour être en mesure de répondre aux questions concernant la qualité de l’état de l’eau en 2015, chaque cours d’eau aura une note : l’indice diatomique, en fonction de la présence des diatomées.

La rivière de l’Odet a été choisie a/ pour des raisons de proximité du centre de Beg-Meil, ce qui permet de faire des prélèvements dans la durée, car il conviendrait de faire le prélèvement de l’eau tous les quinze jours (actuellement il sont faits une fois par mois); b/ pour des raisons socioéconomiques, car il y a des producteurs d’ huîtres plates et des randonneurs sur les bords de l‘Odet, ce qui permet d’avoir un impact local; c/ pour des raisons biologiques, car la marée remonte jusqu'à Quimper, ce qui permet d’observer une importante variété de plancton marin ainsi que la variété moins importante du plancton d’eau douce.

Il est intéressant d’observer le rapport entre travail au laboratoire et sur le terrain, ce qui évite de s’éloigner des problématiques économique et sociale liées à l’eau et aux cours d’eau.

Nous apprenons aussi que la richesse du plancton des estuaires est due à la conjonction de deux éléments, à l’apport en minéraux provenant des terres et de la pluie et à la lumière. Cette conjonction permet le développement du phytoplancton. Premier élément de la chaîne alimentaire, celui –ci est la nourriture des poissons et crustacés juvéniles, attirant poissons et crustacés à venir se reproduire dans les estuaires.

Le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) doit s’occuper des différentes actions de gestion qualitative et quantitative en lien avec les différents usages. Il faudrait que les prélèvements du plancton entrent dans le cadre de chaque SAGE. Chaque SAGE s’occupe d’un bassin versant et des activités qui y sont liées : touristiques, industrielles, agricoles, piscicoles, etc. Le SAGE de l’Odet a été approuvé en février 2007. Si j’ai bien compris, le prix de cette analyse étant élevé, chaque SAGE ne pourrait le faire qu’une fois / an.

Le type d’analyse qui nous occupe peut se faire dans la durée et offre à la fin de l’année un bilan d’état de nos cours d’eau très complet. L’analyse sera, me semble-t-il, à la charge des collectivités qui devront payer la facture.

Activités de la journée Nous allons parcourir la rivière choisie : l’Odet, à partir d’une de ces trois sources, le Steir (les autres affluents de l’Odet sont « le petit » Odet et le Jet). Le choix correspond à des critères de proximité et d’usage, car sur l’Odet il y a des producteurs d’huîtres plates et la possibilité d’entrer en contact aussi avec des randonneurs de façon à faire de la sensibilisation de la population, ces contacts permettent d’être connu et d’avoir des attaches, de faire la vulgarisation au niveau de la population.

Lieux de "pêche" : On pêche dans 5 points, de la liste établie par SILVALODET (Syndicat Intercomunal de la Vallée de l’Odet, qui regroupe 26 communes) qui se trouvent à : - Sainte-Marine (10.30 h. en marée haute ) - Gouesnac’h (point 18), à côté de Perenou, face à Combrit o On ne fait pas le prélèvement pour l’analyse des minéraux étant très proche du point de Saint - Marine - Plomelin (point 16, 11h.20, chez un particulier) - le Steir (point 60, près du panneau du lieu dit Treunot) - Quimper (à midi, face au Tribunal, coup de théâtre, rencontre avec Pierre Mollo)

Les outils : Nous commençons notre activité d’initiation à cette pêche d’eau par la découverte des outils :

- une fiche par point de prélèvement qui retrace les données météo, comme la direction du vent (qu’on apprécie grâce au nez du bateau, avec vent du nord on trouve des algues vertes, avec le vent du sud, l’eau est très sale, avec beaucoup de sédiments); la température atmosphérique et celle de l’eau ; le temps qu’il fait (la pluie apporte des sels minéraux et la lumière aide à la phyto-synthèse) ; l’heure et l’endroit du prélèvement et les autres données.

- Un salinomètre, instrument de mesure de la température de l’eau et du degré de salinité - Un filet de plancton, muni d’une bouteille

- Deux bouteilles d’un litre, munies d’étiquettes (l’une destinée à conserver l’eau du filet de plancton, l’autre pour prendre et conserver l’eau destinée à analyser les minéraux) par point de prélèvement.

En ce qui concerne les minéraux- les sels minéraux qui sont contrôlés (c’est mieux en marée basse) sont les o phosphates o nitrates o silicates (les silicates sont nécessaires pour le phytoplancton > les diatomées ne poussent pas sans silicates > qui à leur tour sont à la base du développement des huîtres ) - Une petite bouteille pour … ?

La procédure sur le terrain :
o Avant de prélever l’eau, il faut nettoyer les bouteilles dans la rivière.
o Le filet de plancton, il faut bien le lancer pour qu’il entre bien dans l’eau et le faire bouger en avant et en arrière pour prendre le plus possible de plancton, en le faisant faire des aller-retours, tout en évitant qu’il attrape des bulles d’air, des feuilles et d’autres éléments en suspension dans l’eau.
o Une fois le filet sorti, on verse l’eau dans la bouteille ayant l’étiquette correspondante `(zoo+nº du site)
o Avec l’autre bouteille, on prélève de l’eau destinée à l’analyse des minéraux o Avec le salinomètre, la température et le degré de salinité qu’il faut noter sur la fiche correspondante. Après un repas pique-nique, nous avons pu participer à

l’étape 2 : l’analyse qualitative de la vie microscopique, pour cela : o filtrage de l’eau o avec une pipette, dépose d’une goutte d’eau sur une lamelle o analyse qualitative au microscope des espèces qui bougent (le zooplancton) ou qui sont plus passives (le phyloplancton). Nous pouvons admirer la vie animale dans une goutte d’eau, la danse du zooplancton qui semble en pleine forme. La largeur de l’écran de téle correspond à 1 millimètre.
Quel grouillement de vie ! des larves de copepodes et de gasteropodes(qui ressemblent à des bigorneaux) qui semblent avoir le ventre bien plein ; de vers de sable, de crabe vert, des dicotomées bleu brillant … et tout ce monde bouge entre des points qui sont des bactéries, des carapaces de mues … et la présence aussi du phytoplancton. Nous pouvons comparer aussi la différence décroissante de vie microscopique dans les différents points de prélèvement. Mais, je n’en dis pas davantage pour vous laisser le découvrir ….

La 3ème étape, quantitative, reste en attente d’analyse ultérieure : o Laisser sédimenter o Fixer pour analyser, par comptage du phyto et zooplancton Car, la poursuite de l’étude sera réalisée à l’UBO, à Brest, pour traitement statistique des données et leur interprétation.


Les animations : Un camion de la Chambre d’Agriculture de Quimper, avec deux écrans plasma énormes permet de passer des DVD sur la qualité de l’eau et du plancton. Il est équipé aussi d’ expositions, de matériaux pédagogiques, de jeux , de quiz pour les enfants… Il porte le nom « La ferme qui roule » choisi lors d’un vote à l’occasion de la fête de l’Agriculture 2007 à Quimper. La ferme de Kerlavic appartenant à la Chambre d’Agriculture, située au nord de Quimper, en direction de Landrevarzec, est aussi un lieu d’animations et de formation, où se déroulent des journées pour des agriculteurs (que se soit d’agriculture intensive ou bio), des aquaculteurs…

Conclusions de la journée
- Tout d’abord, du point de vue météo, notre journée s’annonçait très maussade et finalement, il n’a pas plu, le ciel s’est dégagé peu à peu et même, il a fini par faire beau !
- Nous pensions devoir beaucoup marcher et bien, non ! l’accès aux coins de pêche était facile et proche de l’endroit où on garait la voiture.
- Nous avons passé une agréable journée scientifique et technique, non exempte de valeurs humanistes de conservation et développent durable du littoral. Rencontre surprise :

vendredi 29 janvier 2010

Le 5 juin 2008, tout a commencé, quand ...

...Pierre MOLLO nous a parlé de la vie dans l’eau, du plancton à des néophytes, lors d'un atelier de la Coopérative Chrysalide (Pont-l'Abbé, 29) qui avait comme sujet « la coopération ». Il a mis sur la table le lien entre la qualité de l’eau et la réalité socio-économique de nos côtes bretonnes.
Il nous(*) a fait savoir que :
"Le plancton est multiple et unique à la fois. Multiple dans ses formes, ses fonctions, ses associations. Unique, en tenant le premier rôle dans le chaîne alimentaire, unissant le micro et la macro pour la vie marine et terrestre. Justement regardons la mer, l’océan, l’immensité.
Zoomons un instant sur l’aquatiquement petit…

La présence de certaines familles de phytoplancton, les Biddulphia par exemple, nous indique une qualité d’eau marine exceptionnelle pour atteindre une excellence dans les produits de l’ostréiculture. Il nous faut dénicher les perles rares des algues unicellulaires qui font le repas quotidien de nos huîtres. Nous observons, dans nos prélèvements, la présence de plus en plus accentuée d’une diatomée du genre Odontella (sous-ordre des Biddulphinées).
On la rencontre au niveau des zones côtières de différents océans. Elle possède des facultés d’acclimatation exceptionnelles. Dans ce genre Odontella, des acides gras Omega 3 sont présents. Or, les Omega 3 ont un impact bénéfique sur l’organisme humain en contribuant par exemple au bon fonctionnement du système cardio-vasculaire.
Les huîtres filtrent l’eau afin de se nourrir de phytoplancton, et la présence de Biddulphia dans l’eau provoque une augmentation de la concentration en Omega 3 dans la chair des coquillages. La température et l’oxygénation de l’eau jouent un rôle déterminant dans le mécanisme de concentration des éléments dans la partie charnue de l’huître. Il a été également constaté que la présence de la micro-algue Odontella favorise le développement des macro-algues et contribue ainsi au maintien de la biodiversité végétale des écosystèmes côtiers, facteur important pour les réseaux trophiques des milieux.
La qualité sanitaire des eaux marines dépend de la qualité et de la diversité du phytoplancton. Nous avons tous entendu parler des bien-faits des eaux marines. La mer possède un pouvoir antibiotique lié à des sécrétions d’origine biologique. Il a été démontré que certaines diatomées étaient capables de produire des substances antibiotiques et bactéricides, et notamment les genres : Chaetoceros, Skeletonema, Ditylum, Rhizosolenia, Nitzschia, Thalassiothrix, Melosira. Ces genres sont souvent présentes dans nos observations planctoniques.
De la qualité du phytoplancton des milieux de production dépendra le développement des maladies virales et bactériologiques chez les huîtres et les palourdes.
Il existe des relations inter-spécifiques, notamment avec les microorganismes, qui concourent au bon équilibre du milieu marin. Un exemple, en Islande : l’activité anti-coliforme des eaux correspond aux efflorescences d’une diatomée : Skeletonema costatum . La présence de cette micro-algue peut tuer jusqu’à 10 millions d’Escherichia coli par 30g d’eau de mer.
L’auto épuration, pouvant être ici assimilée à un phénomène de lutte biologique, apparaît comme le résultat de l’activité biochimique des êtres vivants aquatiques.
Lorsqu’un important changement intervient dans la dominance des espèces, les mesures spectrométriques montrent que le spectre antibiotique de l’eau de mer suit le spectre antibactérien des nouvelles cellules de phytoplancton. Des études menées en 1970 par les équipes du Professeur AUBERT du CERBOM de Nice (Centre d’Etudes et de Recherche de Biologie et d’Océanographie Médicale) confirment que les caractéristiques chimiques de l’eau de mer et du plancton y vivant évoluent parallèlement.
L’observation d’une autre famille de phytoplancton, les navicules (diatomées pennées), nous rappelle l’histoire de l’ostréiculture traditionnelle qui a su maîtriser ces micro-algues dans les anciennes salines, « les claires ». Ces navicules se multiplient dans les milieux estuariens en automne et sont à l’origine du verdissement des huîtres, phénomène bien connu des ostréiculteurs préparant les ventes de fin d’année avec leurs « les fines de claires ». A cette saison, du déclin naturel des organismes chlorophylliens résulte la mort des feuilles d’arbres. Ces dernières prennent des teintes variées allant du jaune au roux, les navicules quant à elles se colorent en bleu-vert.
La présence successive et croisée des navicules, Odontella, Skeletonema et autres phytoplanctons dans un milieu nous donne l’occasion de mettre l’accent sur les saveurs et le goût particulier des huîtres. Le suivi régulier par les professionnels de l’évolution et du développement du phytoplancton dans les milieux est la garantie aux consommateurs d’une « Excellence » dans la qualité des produits ostréicoles.

En conclusion, voilà de bonnes raisons pour nous appliquer à suivre régulièrement la qualité du plancton. Les micro-algues sont des indicateurs de qualité des eaux, et la présence de certaines favorise la production ostréicole et est un atout incontournable pour la hisser à la hauteur de sa réputation. Malgré cette note encourageante, il faut être vigilant. Au regard de ces observations, il apparaît évident qu’un abaissement de la qualité des eaux entraînera un déséquilibre des écosystèmes phytoplanctoniques préjudiciable à la qualité des produits de la Conchyliculture. Les causes d’un tel déclin pourraient être des charges trop importantes sur les parcs d’huîtres, des apports excessifs de sédiments par ruissellement, ou encore certaines pratiques agricoles.

Extraits de la conférence de P.Mollo, UTL de Concarneau 02/06/09Le zooplancton est une autre histoire. Nos amis pêcheurs professionnels côtiers connaissent les richesses et l’influence de leur présence sur la ressource. Les informations existent sur l’évolution de ces microorganismes zooplanctoniques. La pêche à la ressource d’infos est ouverte et la restitution sera au rendez-vous…"
Texte par Pierre Mollo

(*) Membres de la Coopérative d'activités et d'emploi Chrysalide